« Je dessine, je fabrique des volumes, j’essaye d’assembler ces productions pour évoquer des "paysages fantastiques" et les donner à voir à d’autres. Ma relation à la nature environnante est un point de départ ; j’y prélève des éléments parfois réels, mais qui sont des amorces de rêveries que j’incarne en cherchant chaque fois un langage, une nouvelle iconographie pour mieux comprendre, mieux analyser ce que j’ai choisi d’avoir sous les yeux. J’ai souvent besoin de me promener, d’explorer la "petite campagne". L’aventure prend la forme d’expédition naturaliste (j’emporte Jean-Henri Fabre) pour aller méditer, marcher, errer dans des "promenades non-lointaines" (jamais loin, pourvu que cela soit dans un semblant de nature). Ma recherche, cependant, n’est pas rationnelle. Ma relation au paysage (qui va du jardin au sentier côtier, à la petite forêt entre deux villages ou lotissements) est fantasmée, entre fascination et inquiétude. J’observe le minéral, le végétal, l’animal. A partir de notes, dessins, croquis, relevés de lectures qui s’accumulent sur des morceaux épars, je reconstruis, j’assemble toutes ces sensations sous forme d’univers que je recrée. Cette accumulation de matériaux (prélevés sur place) et d’expériences (photos, dessins, notes), me permet de réinventer des mondes.
Mes expositions personnelles sont des installations, où chaque élément est en dialogue avec un autre élément ou avec le lieu. Elles sont une continuité des étapes dans ma recherche. Les œuvres ont toutes un caractère nomade, elles forment un vocabulaire qui me permet de traduire une vision, ma manière d’appréhender la nature. »