« Les tableaux de Sandrine Rondard sont autant d’images mettant en scène des moments de tension qui tutoient de façon délicieusement ambigüe le malaise et la féérie. Un cadrage cinématographique généralement ancré dans un paysage campe ses "enfants sorciers", comme elle les appelle : ils traversent des forêts ou des clairières, se cachent derrière un tronc, courent ou observent cette nature qui se déploie, rencontrent ça et là des arbres aux branches menaçantes... C’est l’heure bleue, ce moment entre chien et loup où la lumière se fait troublante, parfois inquiétante et où tout devient possible. Elle pose les jalons d’une narration en points de suspension et laisse le spectateur s’approprier la suite de l’histoire. À chacun de reprendre le déroulé du film, elle-même ne le connaît pas, elle n’a en tête que l’arrêt sur image. Ce qui l’intéresse est de capter l’attention du regardeur, de l’attirer et de le faire basculer dans son monde cousu de rêves. Chaque tableau est une fenêtre ouverte sur un conte contemporain qui n’a rien d’angélique : on est sur le fil, à l’orée d’un drame latent où les héros sont ces jeunes chamanes maîtrisant les éléments naturels.
Magie noire ou magie blanche ?
Le Grand Gaston auréolé de touches de lumières flotte sur une prairie-rivière, œuvrant tel un chef d’orchestre à l’unisson de la nature, surpris par notre présence. La grande masse au vert transparent de
La notte reflète l’ombre de cet enfant à la silhouette esquissée, attiré par une guirlande lumineuse ou par une danse de lucioles. »