Mathieu Pernot explore à la fois la mémoire, la société et la photographie. Les thèmes de l’enfermement, de l’architecture ou encore des migrations sont très présents dans ses œuvres — traversées, passages, trouées, déplacements.
Son œuvre s’inscrit dans la démarche de la photographie documentaire mais en détourne les protocoles afin d’explorer des formules alternatives et de construire un récit à plusieurs voix. L’artiste procède soit par la réalisation de séries — parfois en résonance entre elles à travers personnages, chronologies ou thèmes — soit par la rencontre avec des images d’archives. Dans tous les cas, ce nomadisme d’images et de sujets souligne son souhait d’éviter un récit de l’histoire à sens unique.
Mathieu Pernot interroge ainsi la diversité des modes de représentation et la notion d’usage du médium photographique.
Évidemment, c’est un projet politique, mais le résultat photographique est distancié, quasiment déconstruit, afin que chacun puisse imaginer, en fonction de son expérience, ce que l’on ne voit pas.