Fabienne Houzé-Ricard trace des lignes qu’elle étire, emmêle, agglomère et, parfois, brise. Ces lignes forment le plus souvent des nids, motif qu’elle décline en séries, démultiplie, diversifie. Le nid est pour elle le symbole de la construction d’un lieu originel, d’un refuge. Les tressages, stratifications, entrelacs, spirales, nœuds, labyrinthes sont aussi des métaphores de la mémoire, un espace que le temps se charge d’emmêler, d’enrouler ou de dérouler. Ainsi, son œuvre creuse la question de la quête d’identité, des origines, ou de leurs pertes.
Les nids, comme les cabanes, sont des étapes précaires, fragiles, prêtes à se défaire, toujours à recommencer. Dans les dessins de Fabienne Houzé-Ricard, ils sont vides, désertés, voire laissés en ruine. Cette absence de vie nous rendent ces lieux improbables et inaccessibles, mais aussi comme fantasmés, habités du désir de s’y nicher, d’y trouver protection face à la fragilité de l’existence.
Recherche sans fin du lieu où se poser et se souvenir. Qu’est-ce qui, de l’enfance s’est transformé, a disparu ? Quel nid ramassé ? Quelle cabane abandonnée ? Et qu’est-ce qui reflue de ce temps à travers ces fils rouges ?