Claire Barbier est à la fois musicienne et peintre, dessinatrice et performeuse, tout en se revendiquant essentiellement sculptrice.
Elle est rompue à un grand nombre de techniques : modelage, céramique, thermoformage, forge, travail du métal, dinanderie, taille de pierre, moulage, photographie…
Férue de paradoxes, amoureuse des oppositions poétiques, elle tire son inspiration de ses nombreuses lectures, tentant de transposer dans la matière le fruit de ses méditations philosophiques. « C’est le symbole qui me vient d’abord, puis la technique, très intuitive, vient ensuite à son service ».
Son travail arpente et creuse le sens de son univers onirique, se risque au virtuel, s’aventure simultanément dans plusieurs histoires, dans diverses temporalités, s’emploie apparemment dans le paysage autant que dans le portrait, la scène de genre et l’allégorie, s’arrange avec l’hyper figuration et avec l’allusion périphérique, valide l’esquisse autant que l’empreinte, joue visuellement la forme et sa contreforme, la lumière et l’ombre, l’embué et l’incorporel. Rien d’un pur existant ne s’y trouve décrit et pourtant… Rien de ce qui y est figuré n’y perd son fil imaginaire et symbolique. Les référents s’entrecroisent…
D’où l’art mystérieux de Claire Barbier, énigmatique, entre figuration et évocation…
Depuis plusieurs années, elle travaille sur l’animalité et l’ensauvagement. Ses œuvres prennent la forme de modernes relectures des métamorphoses ovidiennes ou de mythes antiques qui hantent notre culture occidentale depuis des millénaires. C’est donc à une sorte d’intrusion dans l’inconscient collectif que Claire Barbier nous convie. Elle joue ainsi le rôle d’un sismographe des états d’âme mais aussi des fantasmes de notre société, tiraillée entre animalité et humanité. « Je cherche à créer une seconde peau, qui contourne la sculpture… Faire le pont entre la matière, l’homme et l’animal. »