L’œuvre d’Annelise Nguyên est paradoxale, même si cela semble une évidence pour elle. La force graphique de ses structures filaires, tiges et plats assemblés par de fines soudures, se déploie dans les 3 dimensions pour atteindre une sorte d’apesanteur épurée. Le métal quitte ici sa matérialité et son inertie pour un monde de mouvements fluides et de légèreté.
Un acier féminisé et sensualisé.
Paysages à échelle humaine, les sculptures d’Annelise Nguyên sont aussi des espaces d’accueil : le regard invite facilement le corps à s’y projeter. Sans être ouvertement un banc, l’œuvre « Gulf Stream » incite à s’y lover. « O », grande assise conviviale installée dans l’espace public à Morlaix, fait écho au contexte architectural (un gymnase) et rappelle la circularité d’un stade comme l’élan de la course.
Courbes souples, circonvolutions, flux dynamiques transcrivent la topographie d’un environnement organique minimal, essentialisé.
C’est en invitant à présent le végétal à travers ses pièces que l’artiste cherche à poursuivre cette interpénétration des paysages.